jeudi 21 août 2008

Retraite complémentaire, l’Accord AGFF est reconduit pour 4 mois



L’AGFF (Association pour la Gestion du Fond de Financement de l’ARRCO et l’AGIRC), les deux Fédérations de la retraite complémentaire Cadre et Assimilé

C’est l’organisme qui assure le financement des retraites Complémentaires pour les salariés qui partent en préretraite ou même en retraite avant d’atteindre leurs 160 trimestres et 40 années d’assurance de cotisation. La cotisation pour cet organisme est de :

▪ 2 % (1,2 % pour l’entreprise et 0,8 % pour le salarié) sur la tranche A du salaire, jusqu’à 2773 euros,
▪ 2,2 % (1,30 % pour l’entreprise et 0,9 % pour le salarié) sur la Tranche B

L’accord qui permet à cet organisme d’assurer le financement des personnes concernées a été signé, le 13 novembre 2003, par la CFTC pour cinq ans. Sa date de fin d’application est donc pour la fin de l’année 2008.

Sans la reconduction de cet accord, les salariés concernés se seraient vu amputer leur retraite de 22 %.

Le rendez-vous entre le MEDEF, la CGPME et l’UPA, côté patronat et la CFTC, FO, la CFE-CGC, la CGT et la CFDT, côté Syndicat pour les négociations en vu de la reconduction de cet accord était prévu pour le lundi 16 juillet 2008.

La tension était palpable, car le MEDEF avait confié sa volonté de profiter de cette réunion pour réclamer un recul, de facto de l’âge de départ à la retraite pour bénéficier d’une retraite complémentaire sans abattement.

Devant la détermination de la CFTC, de FO et de la CFE-CGC qui se sont opposés aux prétentions du MEDEF et pour ménager leurs complices de la « position commune », le MEDEF a accepté de faire une marche arrière tactique en proposant de proroger de 4 mois l’accord, jusqu’à fin avril 2009 ; laissant ainsi passer les élections prud’homales du 3 décembre 2008.

On peut se demander à quelle « tractation secrète », à quel « coup de Jarnac », à quel « coup fourré » se sont encore livrés le MEDEF et la CFDT pour l’après Elections Prud’homales ? Quand on connaît de quoi est capable la nouvelle alliance, MEDEF, CFDT et CGT, on peut être inquiet par avance de ce qu’elle va nous concocter pour l’après élections prud’homales.

Certes, la reconduction de l’accord sur l’AGFF jusqu’en avril 2009 permet de ne pas laisser dans l’incertitude les salariés qui doivent prendre leur retraite début 2009.

Mais il faut savoir qu’à propos de l’AGFF, se pose un certain nombre d’interrogations :

▪ Ne faudrait-il pas intégrer l’AGFF au sein des fédérations ARRCO et AGIRC ?
▪ Ne faudrait-il pas profiter de l’opération pour réunir au sein d’un seul organisme, l’ARRCO et l’AGIRC ?
▪ Les véritables desseins du Gouvernement ne consistent t-ils pas à la fusion pure et simple du régime de retraite de base avec le régime de retraite complémentaire ?
▪ Et le MEDEF qui ne cache pas ses prétentions, obtenir le recul de l’âge de départ à la retraite pour bénéficier d’une retraite complémentaire sans abattement.


Voilà les véritables enjeux qu’il y a autour de l’AGFF

Il faut se souvenir que le régime de retraite de base de la Sécurité Sociale est de la responsabilité de l’Etat alors que le régime de la Retraite Complémentaire est géré de façon paritaire au sein de l’ARRCO et l’AGIRC (par 50 % par le patronat et 50 % par les syndicats).

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci de nous apporter des explications sur l'importance de l'accord AGFF, prorogé jusqu'à fin avril 2009.S'il n'y avait pas d'accord, voir sa retraite amputée de 22 % serait une catastrophe.
Lire que le Gouvernement envisagerait bien une fusion entre le Régime Général des retraites et le régime complémentaire fait frémir !

UNSA Evry-Corbeil, Snecma, Groupe Safran a dit…

Merci à vous pour votre commentaire qui nous permet d’apporter encore quelques précisions sur les risques possibles qui nous attendent sur ce dossier.

L’étape qui annoncerait avec une quasi-certitude une éventuelle fusion du Régime général des retraites avec les régimes complémentaires ARRCO/AGIRC, ce sera justement la fusion préalable de l’ARRCO avec l’AGIRC dans un seul régime complémentaire. Si une telle éventualité devait arriver, ce sera la mort certaine du paritarisme en France. Ce qui, à n’en pas douter serait une perte énorme pour notre système de retraite, qui est une spécificité que nos amis des autres pays européens nous envient.

La grande interrogation avec le report de la négociation sur le dossier AGFF de quatre mois, à fin avril 2009 ; c'est-à-dire, après les élections Prud’homales, c’est la crainte d’un coup de force du MEDEF pour obtenir l’alignement du départ en retraite du régime général sur celui des régimes complémentaires ; c’est à dire, les deux régimes à 65 ans. Il s’en suivrait alors, l’intégration de l’AGFF dans l’ARRCO/l’AGIRC.